Article de presse : le port de plaisance veut prendre un nouveau cap

 Article de presse paru dans le « Corse Matin » du Jeudi 21 Juillet 2018, cliquez ici pour en savoir plus !

Après des travaux d’aménagement et de modernisation, les chantiers continuent de se multiplier aux abords du port. Comme fer de lance de sa stratégie, la municipalité mise sur l’accueil de navires de très grande taille

Dans le microcosme de la plaisance insulaire, il est avec Portivechju, Bunifaziu ou Calvi l’un des points d’ancrage obligés pour ceux qui, chaque été, gravitent autour de la Corse.

Avec ses 980 anneaux, dont les deux tiers sont réservés à l’année, le port de plaisance de Saint-Florent n’est pas seulement le plus grand port de l’île. Il est aussi l’un de ceux qui ont connu la plus grande métamorphose ces dernières années. Après une grande extension qui lui a permis de gagner plus d’une centaine de places voilà une dizaine d’années, la réfaction des quais en 2015, les chantiers continuent de se multiplier aux abords du port.

Au-delà de l’installation de poubelles immergées qui aspirent les macrodéchets à la surface de l’eau, signe du virage écologique qui l’a conduit à l’obtention du pavillon bleu en 2016, des travaux d’optimisation du plan d’eau ont été entrepris ces derniers mois.

« Les réservations ? Nous sommes au plafond »

En avril, la digue sud a vu l’installation de cinq nouveaux pontons flottants « afin de pouvoir accueillir des bateaux avec des largeurs plus importantes, correspondant davantage à la navigation actuelle« , précise David Donnini, le directeur du port. Une optimisation qui se double d’une gestion des réservations beaucoup plus harmonieuse. « Au total, nous avons comptabilisé près de 460 réservations cette année pour la période estivale, et nous sommes quasiment au plafond, détaille David Donnini. Nous traitons toutes les demandes en temps réel, ce qui permet de mieux organiser les séjours des plaisanciers et de garantir un remplissage optimal du port. »

En parallèle, ses équipes travaillent également à la mise en place d’une zone de mouillage à l’extérieur de l’aire portuaire. Objectif : mettre un terme au mouillage parfois anarchique dans le golfe de Saint-Florent et « organiser un parcours afin que ces plaisanciers puissent avoir un accès plus simple au port et participent davantage à l’économie du village, souligne Claudy Olmeta, le maire.Cela doit également permettre de réduire l’impact sur les fonds marins, et notamment sur les posidonies que nous nous efforçons de préserver dans le golfe ».

Dans le même esprit, des travaux de raccordement de la digue sud au coeur du village vont être engagés avec la construction d’une passerelle dans les prochains mois « afin de rendre l’espace portuaire plus homogène, projette Claudy Olmeta. Le port de plaisance mettra par la suite une navette à disposition afin de faciliter la circulation vers le quai sud ».

Coût de cette réalisation : près de 400 000 euros, pour un achèvement des travaux prévu courant 2019. Un chantier qui fait également écho à celui du parking, comprenant une cinquantaine de places sur le quai ouest. « Des études sont en cours afin de consolider l’aire de stationnement des voitures et procéder à un aménagement plus harmonieux de cet espace, fait savoir la municipalité. Nous avons bon espoir de concrétiser ce dossier dans les prochains mois. »

« Capter des navires jusqu’à 90 mètres »

La prochaine étape : l’installation de plusieurs coffres d’amarrage dans le golfe. L’objectif ? Permettre aux navires de très grande taille de pouvoir faire escale dans le port de Saint-Florent, ce dont ils sont privés aujourd’hui. « Actuellement, nous pouvons, en termes de capacités, accueillir des bateaux jusqu’à 45 mètres de long, indique David Donnini. La mise en place de deux ou trois coffres, pour lesquels nous sommes en recherche de financements, devrait nous permettre d’accueillir dans le golfe des navires pouvant mesurer jusqu’à 90 mètres. »

Une stratégie que le port veut indexer sur le développement de la grande plaisance à l’échelle mondiale. « On compte dans le monde 5 000 yachts de plus de 24mètres, dont environ 700 ont été construits depuis 2016 et 2 500 naviguent en Méditerranée, précise le directeur du port. Notre objectif est de pouvoir capter ce type de plaisanciers, dont la plupart transitent déjà par les ports voisins, comme Calvi. »

Une clientèle très haut de gamme, en outre, qui renferme un fort pouvoir d’achat susceptible, selon le port, de profiter à l’économie locale. Pour autant, « au-delà des retombées économiques que nous pouvons espérer pour le Nebbiu, ce projet s’inscrit aussi dans le respect de notre façade maritime, insiste Claudy Olmeta. Depuis des dizaines d’années, ces grands navires au mouillage ont eu un impact sur la biodiversité, préjudiciable à l’environnement mais aussi aux pêcheurs. D’ailleurs, une étude est en cours pour recenser et protéger les espèces endémiques du golfe. Car si Saint-Florent est une destination, c’est aussi pour le côté sauvage de son environnement qu’il faut s’efforcer de préserver ».

 

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